Fait divers et déraison

Publié le par cequelonseme

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Ô raison fais taire ma colère, Ô sagesse fais taire ma rage !
En plein visage tu prends un homme qui désespéré s'est immolé devant pôle emploi.Trois minutes pour parler de ce drame, dont deux consacrées à Ayrault et sa tristesse d'imposteur. Ensuite on te présente les salariés de PSA qui luttent contre le même sort.

 

Et hop ça c'est dit, on rend banal le drame, puis vite fait, on change de sujet et on dramatise la banalité...

 

Tout cela dans une indifférence quasi totale. Personne ne réagit. La soupe est chaude et avec des grands slurp, slurp, on l'ingère, en pensant peut être que c'est triste...

 

 

Le journal est fini sur une note de lobotomisation comme toujours et on peut regarder la niaiserie du soir pour s'endormir tranquille.

 

 

On détache les actes, de leurs causes et de leurs effets. On peut te montrer la pire des ignominies avec ton sinistre consentement  sans que tu réagisses ou au mieux, pardon au pire... avec un « c'est comme ça » !

 

Ma nuit fut tourmentée, encore plus que de coutume. Habituellement je dors mal, à cause de ma peur du lendemain, désormais j'ai celles des autres qui me happe et  me prouve que je suis dans leur camp.
Le camp des « loosers » comme m'a dit l'être que j'aime le plus au monde. Etre de ma chair, formaté à la sauce scolaire : profit, rendement, challenger... en oubliant mes heures à le veiller, mon combat pour le sauver, les litres de larmes versés sur l'incertitude que la vie lui donne un avenir. Aujourd'hui femme courage, la vie brisée, cabossée, indigne d'être, car tu as osé lâché prise parfois et tu t'octroyes désormais des moments où tu es ta priorité dans ton vide incommensurable. 

 

  Ma colère n'a d'égale que mon étonnement. Peu vu, entendu de réaction virulente. La violence de l'acte que nous venons de voir, qu'a commis cet homme, traduit toute l'incohérence de notre société. Tout y est. Le désespoir du manque d'argent (comme disait Coluche, les chomeurs, c'est pas du travail qu'ils veulent, de l'argent leur suffirait!), la compassion hypocrite des médias qui utilisent cet acte pour en faire presque un avertissement pour PSA et les quelques réactions sur Facebook à mon intervention me laisse pantoise.
 
Dans ma rage il n'y a pas que la rage, il y a la réalité, la vérité. On ne peut pas, on ne doit pas accepter ! Nous atteignons les sommets de l'irréparable.

 

Vous pourrez éteindre vos postes, couper vous radio, vous serez contaminés !!

 

Ce désespoir est contagieux, car ce n'est pas du désespoir, c'est de l'injustice !

 

 

Accumulé jour après jour, l'incertain, jusqu'à avoir la certitude que demain, après demain ne seront rien. Se battre pour récupérer trois sous pour mettre 4 yaourths et un paquet de pâtes dans un caddie. Sans cesse justifier sa vie, alors que sans cesse vous perdez le sens de celle-ci. Sans cesse par correction, politesse, éducation, (protection pour vos enfants) vous devez cacher ce mal qui enserre votre poitrine qui n'est fait que de questions, de recherche de solutions... qui ne viennent jamais. Au fil des jours, vous savez...heureusement vous savez, votre lucidité vous rend plus fort !

 

 

Vous marchez dans la rue, transparent... invisible. Vous avez l'impression presque palpable que les gens pourraient vous passer à travers, parce que vous n'êtes pas, vous n'êtes plus, vous êtes un peu plus mort en dedans, au réveil de chaque matin.
Mourir à petit feu... laissez mijoter la réalité, avec l'incertitude, rajoutez une pointe de harcèlement, une grosse pincée d'indifférence, un touche d'incompréhension et n'oubliez surtout pas de recouvrir de solitude. Fermez le couvercle, souriez et attendez.
Attendez, observez, écoutez, et regardez vous. Tour à tour, désespéré, énervé, agacé. Désespérant, énervant, agaçant ! Mourant.
Mais cette mort n'est pas la vôtre ;
C'est l'euthanasie du désespoir.

Car la vie vous l'aimez,
c'est la votre que vous n'aimez pas,
Elle n'est pas vivable.

 

Alors à St Jean n'oubliez pas faites un grand feu de joie ! Faites une grande ronde, le capitalisme au feu, ses maîtres au milieu !

 

 

 

Et partez aussitôt vous balader sur le chemin de Martillac...link

 

 

 

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R
Ton texte m'a vraiment remué. Tu as posé par écrit tout ce que je ressens. Est ce que je peux le publier sur mon site (en mettant la source bien entendu) ?
Répondre
C
<br /> <br /> bonjour<br /> <br /> <br /> bien sur que tu peux, désolée de répondre si tard, c'est la première fois que j'ai un message sur mon blog, donc je n'ai pas vérifié.<br /> comme j'en ai écrit un aujourd'hui j'ai pu remarquer ta question.<br /> <br /> <br /> Merci pour tes compliments qui me vont droit au coeur.<br /> <br /> <br /> bonne route à toi.<br /> <br /> <br /> Sylvie<br /> <br /> <br /> <br />